Les conditions du progrès à la guitare #2 | Atteindre le FLOW

Te souviens-tu la dernière fois que tu as été tellement absorbé dans une tâche que tu en as oublié le temps qui passe, l’environnement extérieur, les soucis ? Tout ce existait alors était le moment présent, l’instant, la tâche à accomplir.
Cette expérience, c’est le Flow, un état de concentration extrême dans lequel la personne s’abandonne intégralement à son activité en ressentant du bien-être et de la sérénité liée à l’assurance de réussir sa tâche (à condition que sa concentration reste à son maximum).
Il n’y a alors plus de pensées parasites, plus de doute ni de peur de l’échec, seulement un dévouement intégral dans lequel c’est l’Être tout entier qui s’implique.
Ce sont des instants de grâce fugaces qui nous permettent de nous oublier quelques instants et je ne crois pas me tromper en supposant que c’est cet état qui est recherché par les maitres Zen en méditation, ou pour ceux qui pratiquent les arts martiaux « l’esprit de la chose même » de Miyamoto Musashi (lire le traité des cinq roues).
Si tu te demande où je veux en venir avec ces grands mots et ces comparaisons qui ne te parlent peut-être pas, sache qu’il ne s’agit absolument pas d’ésotérisme douteux mais bien d’un état très concret dont je suis sûr que tu as déjà fait l’expérience.
Si je devais citer d’instinct les fois où j’ai pu ressentir le flow (ça nous arrive tous régulièrement, mais généralement sur un temps très court), je dirai que les sports tels que les arts martiaux (un randori de Jiu-Jitsu Brésilien) ou les sports de raquette m’ont souvent permis d’être totalement présent et d’oublier tout le reste.
Je me souviens aussi avoir vécu ça lors de présentations à l’orale, pendant un duel de dribbles au football, ou encore en marchant sur une slackline.
A la guitare étonnamment (ou pas) ça ne m’arrivait plus et c’est entre autre la raison pour laquelle j’ai voulu commencer l’année par cette série sur les conditions du progrès (aller voir le premier article sur la lenteur).
Je joue depuis très longtemps et le piège à ce stade, peu importe le niveau, c’est de rester dans sa zone de confort.
Les doigts courent tout seuls, enfermés sur leurs sentiers étriqués qui mènent toujours aux mêmes endroits, ceux qu’ont connait par cœur et qui ne nous émeuvent plus. Ceux qu’on aimerait bien quitter pour d’autres contrées.
Quand on a des habitudes de plans et des réflexes d’impro (et tout ça est profondément enraciné quand on a plus de 10 ans de pratique) il devient très dur de progresser sans grand coup de pied au c** car on perds l’habitude de se stimuler avec des exercices suffisamment difficiles.
Pour continuer à aller de l’avant, ressentir à nouveau de la satisfaction, et surtout progresser profondément, il est indispensable de se créer des exercices favorables à l’apparition du Flow.
On parle de tout ça en détails dans la seconde vidéo de la série et je te montre un exemple d’exercice d’impro que tu pourras tester avec ce playback…Une bonne petite ballade Pop bien sirupeuse à souhait.
A l’avenir, j’aimerais que ce concept reste dans un coin de ta tête, surtout si tu suis mes formations ou lorsque je publie une vidéo de type exercice. Je pense que j’y ferai référence souvent.
Bonne gratouille !